L’hypothèse du programme SAPHIR est que le récit sur la santé des habitant.e.s (et plus largement du bien être) est porteur d’une autre façon d’aborder la question de la qualité du logement et de l’environnement. Pour cela il s’agit de lever le voile sur l’invisibilité des affections graves ou bénignes liées à l’habitat.

Si les problèmes liés aux stress, aux allergies, aux affections respiratoires, au rhumatisme, aux intoxications, aux accidents domestiques (etc) sont imputables aux conditions d’habitat (surpeuplement des logements étroits, isolation phonique et thermique, qualité de l’air, localisation, matériaux de construction et d’isolation, environnement pollué, nuisibles, …) qu’en disent les habitant.e.s ?

Peuvent-ils, et à quelles conditions, mettre en correspondance les difficultés dans l’habitat et dans la santé ? Peuvent-ils développer un savoir diagnostique, un récit, une "littératie" et les mobiliser face à un problème public ? Quels sont les espaces enjeux à l’échelle du logement, de l’immeuble, du quartier ?

Le renouvellement de la question de la santé et du bien-être dans le logement, après l’enfermement lié au Covid 19 accélère les débats entre les acteurs du logement (architectes, promoteurs, bailleurs sociaux) sur la qualité de l’habitat et les « nouveaux besoins ».

Pour analyser la relation entre santé, bien-être et qualité du logement, le programme SAPHIR propose d’enquêter sur « l’histoire résidentielle » de bâtiments, de logements et de ménages, pour mieux comprendre ces changements.

Le bien-être dans le logement dépend de la capacité des habitant.e.s à utiliser leur logement pour développer leur vie sociale. Le récit des habitant.e.s sur leur logement est un facteur important. Des ateliers pédagogiques sur le lien santé-habitat, des entretiens individuels, et des enquêtes sur les modes d’occupation des logements et des groupes de discussion sont menés dans un échantillon de quinze types d’immeubles du parc de logement de Paris, notamment social, de dates de construction et de composition sociale et urbaine différents. Habitant.e.s, gardien.nes et gestionnaires sont invités.

Le programme de recherche SAPHIR est soutenu par L’Agence Nationale Regionale de Santé Ile de France. Il est hébergé au Centre de Recherche sur l’Habitat, équipe 7218 du CNRS.

Sous la statue de Flaubert, à Rouen mai 2024